« Des projets comme ça, ça fait du bien ! »
Philippe vit depuis 10 ans à la Pension de famille de Nîmes. Le 10 juillet, il était au festival d’Avignon et prenait la parole aux côtés de Pierre Rosenvallon et Christophe Robert.
« J’étais mort de trouille, mais je ne regrette pas du tout ! C’est Nathalie, hôte de la Pension de famille avec Pascal, qui m’a poussé. Elle est venue me voir d’ailleurs avec sa fille, c’est ça qui m’a le plus ému… J’avais déjà pris la parole au Sénat quand nous y étions allés, en juillet 2014, puis place de la République, lors de la Nuit solidaire, à Paris, en 2015…. C’est important de témoigner de ce que l’on vit, peu de gens connaissent les Pensions de famille et les Boutiques Solidarité de la Fondation… »
Philippe, 51 ans, a donc pris la parole lors de l’atelier de la pensée intitulé « Faire société aujourd’hui, la place des plus pauvres dans les projets artistiques », avec 3 autres personnes du réseau des Boutiques Solidarité et Pensions de famille de la Fondation. Il a débattu aux côtés de l’historien et sociologue Pierre Rosenvallon, du Délégué général de la Fondation, Christophe Robert, ainsi que de Didier Ruiz, metteur en scène.
« Faire société aujourd’hui, je trouve que ce n’est pas vraiment le cas avec tous ces gens dans la rue qui parlent à leur portable ou bien tout seul, car ils ont des écouteurs… Avant, on avait plus de contacts dans la rue, maintenant ce n’est plus le cas et c’est bien dommage. On devient de plus en plus invisibles.
J’ai participé à toutes les éditions de « C’est pas du Luxe ! » et c’est comme ça que je me suis lancé dans des projets artistiques. C’est vrai que des projets comme l’exposition des Portraits flamands, lors de la dernière édition du festival, c’était vraiment chouette ! La culture, ça permet de s’évader et de faire de belles rencontres. On fait des choses qu’on ne ferait pas et on découvre de quoi on est capable…
Je suis quelqu’un qui lit beaucoup, je regarde aussi pas mal de films et je vais au cinéma, mais quand on monte un projet artistique pour participer à « C’est pas du Luxe ! », c’est autre chose, c’est vraiment nous qui nous exprimons. »
Grâce au soutien de Nathalie et Pascal, Philippe a pu reprendre son métier de cuisinier et travaille actuellement à temps partiel, à Nîmes.
« Sans eux, je ne serais pas là où j’en suis… Je me serais renfermé sur moi-même et l’alcool aurait fait le reste… maintenant, avec tous les projets auxquels j’ai participé, je parle beaucoup plus et je rencontre plein de monde, plein de belles personnes. »
C'est certain, Philippe reviendra en Avignon très prochainement, fin septembre, pour la 6e édition du festival « C’est pas du Luxe ! »