« Je suis une femme qui fait des choix »
Ghislaine, 62 ans, vit dans un parking depuis plus de 2 mois, à Mantes-la -Jolie. Elle fréquente tous les jours la Boutique Solidarité « Déclic » de la Fondation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Ghislaine est enthousiaste quand elle parle de la Boutique Solidarité. « Ici, on retrouve sa dignité, non seulement parce que l’on peut se laver et laver ses affaires, mais aussi parce qu’on a la parole et que l’on est écouté. Moi, depuis que j’ai découvert ce lieu, je sais que c’est grâce à cet endroit que je vais mieux. »
Couture, cuisine, chant, lecture, bien-être… en quelques minutes, Ghislaine décrit toutes les activités et les ateliers qui lui sont proposés, sans parler de la coiffeuse ou du podologue qui passent régulièrement à la Boutique. « Pour un euro, on est coiffé et il y a même un podologue ! Il y a aussi tous les gens que l’on rencontre ici, qui n’ont pas toujours vécu dans la galère… ».
« Ici, on refait des gestes qu’on ne peut pas faire dans la rue, on a aussi des moments de dialogue, d’échange où chacun respecte l’autre, où il n’y a pas de jugement. Les salariés et bénévoles sont tellement gentils, c’est formidable un lieu comme ça ! »
Ghislaine a appelé le 115, vécu à l’hôtel, puis en camping-car, puis s’est retrouvée seule, à la rue. « Les problèmes d’alcool, je n’en voulais pas, ça devenait compliqué, j’ai dû partir et me retrouver seule. Toute votre vie, vous faites des choix et il faut les assumer et qu’ils soient respectés. C’est aussi ça que j’aime ici, à la Boutique. »
« Je n’aime pas les mots : « femme sans domicile »
Ghislaine n’a pas uniquement retrouvé de la force pour continuer à se battre. À la Boutique, elle a aussi trouvé l’amour et fait désormais ses choix à deux. « J’ai rencontré l’homme de ma vie à la Boutique ! On vit tous les deux pour l’instant dans un parking, on a des couvertures, un caddie et la Boutique nous garde quelques affaires. Mais j’ai fait tout mon dossier de logement social pour qu’on puisse s’installer tous les deux. Lui aussi a connu beaucoup de galères, comme moi. Aujourd’hui, il est employé quelques heures pour des travaux d’entretien à la Boutique. Moi, j’envisage plus tard de créer une association pour les femmes, pour qu’on se tienne toutes les coudes quand on en a besoin. »