L'édito du 06 février
Chers Amis,
Vous venez de découvrir ici le témoignage poignant de Mme Komokoli, mère isolée qui a été confrontée à des années de mal-logement avec ses 3 enfants, et qui a témoigné avec courage, ce jeudi 1er février, lors de la présentation de notre 28e rapport annuel sur l’Etat du Mal-Logement en France, à la Maison de la Mutualité, à Paris.
Mère célibataire, femme à la rue, veuve… Jusqu’à présent, le genre n’a été que très peu considéré comme facteur déclenchant ou aggravant du mal-logement. Mais pour la Fondation, il était important d’aborder cette question en se penchant sur toutes les étapes de la vie, car être une femme ou appartenir à une minorité sexuelle, augmente sensiblement les risques de subir des difficultés en matière de logement.
À travers des analyses et des témoignages que vous pouvez retrouver sur notre site internet et nos réseaux sociaux, la Fondation a notamment abordé au cours de cette journée, la situation des mères célibataires qui sont deux fois plus touchées par les difficultés de logement que la population générale. Lorsqu’elles vivent avec 3 enfants ou plus, elles sont même 59% à rencontrer de telles difficultés.
Les ruptures conjugales comme la perte du conjoint sont par ailleurs deux moments de la vie qui conduisent à réduire sensiblement les ressources des femmes : après la séparation, les femmes subissent une perte de revenu moyenne de 14.5 % quand les hommes voient leur niveau de vie augmenter de 3.5 %. Les veuves disposent quant à elles de pensions de retraite inférieures de 40 % à celle des veufs (28 % lorsqu’elles bénéficient d’une pension de réversion). Autant d’inégalités qui contribuent à fragiliser davantage les femmes, en particulier face au logement, premier poste de dépenses des ménages.
La Fondation a également tiré la sonnette d’alarme sur la double peine que subissent les femmes victimes de violences conjugales : souvent contraintes de fuir le domicile dans l’urgence, elles sont nombreuses à solliciter un hébergement sans toujours trouver de solutions adaptées ; avec toutes les conséquences que cela entraine, dont parfois celle d’être contraintes de rester à la maison malgré la violence, le temps de trouver une alternative. Enfin, comment peut-on supporter que dans notre pays, le nombre de femmes à la rue, parfois avec des enfants – voire des nouveaux nés ! - ne cesse d’augmenter depuis 10 ans ?
Autant de situations inacceptables, de parcours de vie et d’enfances brisés que la Fondation ne veut pas laisser passer sous silence ; et face auxquels elle lance un appel aux pouvoirs publics afin de mener une action déterminée pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes, et pour ajuster autant que nécessaire les réponses en matière de logement et d’hébergement.