À Madagascar, un logement digne pour toutes et tous
La Fondation publie son 2e rapport après une seconde phase d’intervention de 3 ans auprès des plus fragiles.
Dans 4 micro-quartiers précaires de Tananarive, la Fondation vient de clôturer 3 ans de financement dédié au programme « Un logement digne pour toutes et tous », montrant qu’il est possible de reconstruire la ville sur la ville, permettant une amélioration in situ des conditions de vie et d’habitat dans les quartiers précaires, avec et par les habitants.
1 730 000 ménages sans logement digne et durable
Près de 600 personnes ont pu être relogées dignement grâce à des opérations de reconstruction et réhabilitation, l’expérience a reposé sur une vision avant tout sociale qui promeut la reconnaissance du droit fondamental de chaque citoyen au logement digne et décent, par l’amélioration progressive de ses conditions de vie. La participation citoyenne est au centre de ses interventions, encourage un dialogue régulier entre les différentes parties prenantes, accompagne la sécurisation foncière et la valorisation des pratiques vertueuses en matière de techniques constructives.
Ce type d’initiative doit permettre d’inciter les pouvoir publics à faire face autrement à la situation alarmante en matière de logement et d’habitat dans la ville d’Antananarivo, et plus largement à Madagascar.
« Ce qui ressort de cette seconde phase, c’est qu’il est possible de mettre en place des modèles architecturaux qui répondent aux besoins des plus précaires, en les associant dès la réalisation des plans, jusqu’à la construction des habitations et en passant par le plan de financement. L’enjeu aujourd’hui, avec ce résultat positif, c’est de changer d’échelle », précise Matthieu Hoarau, directeur de la Fondation pour l’Océan Indien.
En 2021, la Politique Nationale du Logement a dressé le constat suivant : 34% de la population malgache, vivent sans logement personnel ou dans des conditions de vie difficiles, dans des logements dégradés, trop petits ou trop chers. Ces indicateurs soulignent l’urgence et l’ampleur de la situation afin de mieux prendre en compte les besoins quantitatifs en logements, mais également leur qualité.
L’amélioration in situ demeure la solution la plus adaptée pour faire face efficacement et rationnellement aux problématiques rencontrées dans les quartiers compte tenu de la gravité de la situation. Les préconisations du rapport sont le fruit de nos expérimentations et de notre expertise de terrain à travers le projet Un Logement Digne pour Toutes et Tous ! Elles peuvent servir de socle pour améliorer en urgence et de manière durable les conditions de vie des populations dans les quartiers précaires. Au-de là de l'intervention sur l'habitat dans les micro-quartiers, 6 micro-projets ont été réalisés au service de 3 900 personnes (ruelles, éclairage, curage du canal...).
La Fondation appelle les autorités malagasy à prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre ces préconisations et à s’engager dans un dialogue constructif avec les populations vulnérables et les organisations de la société civile afin d’élaborer ensemble des solutions durables et inclusives.
En s’attaquant aux causes profondes de la marginalisation et de la précarisation, Madagascar peut construire des villes plus justes, plus prospères, plus solidaires et inclusives pour tous ses citoyens et citoyennes.