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À La Réunion, l’accès au logement des plus exclus

Cette année, la Boutique Solidarité organise des ateliers logement pour les personnes qu’elle accueille.

Avec l’aide d’une coordinatrice du dispositif « Allons déor », l’équipe salariée de la Boutique Solidarité de Saint-Denis a mis en place 3 ateliers logement pour sensibiliser son public à l’accès au logement. À la Boutique, la majorité des hommes qui la fréquentent dorment dans la rue depuis de nombreuses années ou en abris de nuit. Très peu de femmes sont accueillies.

« Tout a commencé quand nous avons posé la question du logement aux personnes que nous accueillons. Sur 15 personnes, seules 2 avaient déjà fait une demande de logement social. Nous avons donc décidé de travailler là-dessus, pour casser la peur et recréer une dynamique autour du parcours vers le logement », précise Frédéric.

Avec deux autres salariés, Marius et Jean-René, Frédéric a organisé un premier atelier pendant lequel toutes les personnes accueillies qui le désiraient, ont pu remplir le formulaire de demande de logement social. « Passer à l’acte, ne plus se sentir seules face à l’administration, cela a été très important pour elles ». Ensuite, symboliquement, salariés et accueillis sont allés déposer leur dossier et récupérer leur numéro unique.

« Nous nous sommes rendus compte que cette démarche avait déclenché quelque chose. Pour eux, le logement n’était plus un rêve inaccessible mais une étape qui pouvait avoir lieu dans leur propre vie. »

Cette prise de conscience a eu d’autant plus de chance d’avoir lieu car depuis 3 ans, la Boutique organise des « séjours de rupture » avec hébergement, pour rompre l’isolement et l’errance.

« Nous partons pendant 3 jours et 2 nuits avec les volontaires et nous dormons en gîte. C’est l’expérience de la convivialité et aussi pour beaucoup l’expérience d’une nuit dans un lit. Nous avons baptisé cette expérience « La Réunion fait son cirque » car nous partons à chaque fois dans les cirques de l’île… »

À chaque fois, la parole se libère et la solitude s’estompe. L’importance d’une vie sociale et d’un logement reviennent dans les esprits et l’envie d’être logé et d’avoir une vie normale reprend ses droits.

« Nous avons remarqué que ces séjours permettaient de déclencher une dynamique, une envie de s’en sortir… Et pour les personnes que nous accueillons, le logement redevient quelque chose d’accessible. »