Nicaragua : 10 ans d’actions diversifiées
De manière ponctuelle dès 2003, puis à travers un programme triennal, la Fondation Abbé Pierre intervient dans ce pays où une personne sur 5 vit sous le seuil de pauvreté.
Dans les quartiers d’El Fortin, de Paz y Vida, de Pentanal ou encore à Barrio Solidaridad, ce sont des dizaines de maisons construites en dur, dont certaines réalisées en adobe (constructions typiques en terre) ont permis à des centaines de personnes très défavorisées d’accéder à un logement digne dont ils sont désormais propriétaires. Plus loin, en pleine foret, dans une commune rurale, la Fondation a financé le changement de près de 200 toitures afin que les habitants puissent vivre au sec. Des latrines ont été également construites pour chacune des familles.
Le programme triennal 2010-2013
Le Nicaragua est particulièrement exposé aux catastrophes naturelles, telles que les ouragans, les glissements de terrain en période de fortes pluies et les séismes qui compromettent régulièrement et gravement les moyens d’existence de la population la plus pauvre.
Sur le terrain « Paz y Vida » divisé en lots, chaque maison construite par la Fondation Abbé Pierre atteint une superficie de 50 m2 qui se répartissent entre une pièce à vivre, une cuisine, de deux chambres, une douche et un WC. L’électricité fonctionne dans toutes les maisons et un point d’eau est accessible dans le patio.
Le coût moyen d’une maison est de 8 000 euros.
Une ONG allemande a pris en charge les raccordements eau et électricité, la municipalité s’est engagée pour les voieries.
Chaque bénéficiaire de ce projet a financé sa parcelle de terrain et ses pierres pour les fondations. Chaque famille a proposé sa main-d’œuvre pour tous les travaux non qualifiés ou financé deux personnes aux côtés des maçons. À cet investissement humain, s’ajoute un microcrédit habitat d’une durée de deux ans et d’un montant de 20 dollars/mois. Sur ce terrain, aujourd'hui devenu un petit lotissement ouvrier, chaque ménage a un revenu moyen de 60 à 110 dollars/mois.
Dès que cela est possible, la Fondation finance également des activités génératrices de revenus. Depuis le début du programme triennal, 103 personnes y ont eu accès. Les prêts ne dépassent pas 200 dollars et doivent être remboursés en 6 mois maximum. Chaque bénéficiaire peut prétendre à trois microcrédits successifs, sous réserve que son remboursement soit sans faille. Ils sont très liés au petit commerce informel ou à la couture. En effet, entre Managua et Granada, plusieurs zones franches de textile sont installées et font de la sous-traitance.