La Fondation Abbé Pierre publie « Les visages de l’habitat indigne en Bretagne »
La crise du logement est brutale en Bretagne, où tout le secteur du logement est gravement affecté. Les demandes de logements sociaux sont en très forte hausse, plus de 100 000 demandeurs en 2023 dont 30 000 seulement à Rennes.
Pour la première fois, le 19 mars 2024 en Comité Régional de l’Habitat et de l’Hébergement, les acteurs régionaux de l'habitat ont signifié leur refus de l’insuffisante programmation de logements sociaux prévus par l'État. Par cette décision, ils réaffirment leur attachement à la loi SRU pour loger les ménages les plus pauvres dans les agglomérations bretonnes tendues.
Concernant l'autre versant - celui du logement privé - les logements sont de plus en plus rares à la location, les loyers sont de moins en moins abordables et les rénovations des logements dégradés de plus en plus complexes. Sur les 60 000 logements potentiellement indignes que compte la Bretagne, seulement une trentaine par an bénéficient de subventions publiques pour aider ces propriétaires précaires à sortir des taudis.
« Avec cette publication, la Fondation Abbé Pierre a voulu, au-delà des questions juridiques, techniques, et financières, renforcer son plaidoyer et son interpellation en recueillant le plus fidèlement possible, les récits de vie de ces propriétaires qui ont connu l'habitat indigne en Bretagne. Il nous semble essentiel de faire entendre leur voix. » explique Stéphane Martin, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre en Bretagne.
Ce recueil rassemble des expressions individuelles fortes, qui rendent compte des insuffisances des outils en place pour lutter contre l'habitat indigne. Les aides s'avèrent quasi inaccessibles, complexes, les travaux interminables et le recours aux professionnels compliqués. Il souligne également l'impérieuse nécessité de mieux accompagner socialement et humainement ces ménages ainsi que le besoin de mieux les reloger le temps des travaux. Les propriétaires occupants expliquent avec leurs histoires, leurs émotions, leurs « maux », pourquoi les politiques de lutte contre l'habitat indigne conduisent trop souvent à des échecs.
Il est désormais crucial que les élus, techniciens, opérateurs, travailleurs sociaux, banquiers, artisans, les écoutent. Le gouvernement et les territoires doivent enfin mettre les moyens et l’ambition nécessaires afin de donner la possibilité aux ménages mal-logés d’avoir accès à la réhabilitation.
Retrouvez ici le recueil de témoignages de la Fondation Abbé Pierre en Bretagne.
CONTACTS PRESSE
Angèle Roblot, chargée de relations médias : aroblot@fondation-abbe-pierre.fr - 06 23 25 93 79
Raphaëlle Graffion, assistante de relations médias : media@fondation-abbe-pierre.fr